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Repère
En 1870, les troupes de Marine sont engagées au sein de l’armée de Châlons, dans une même division aux ordres du général de Vassoigne, la « Division bleue ». Parvenues dans la région de Sedan (dans les Ardennes), elles s’illustrent à Bazeilles les 31 août et 1er septembre. Marsouins et bigors livrent des combats acharnés afin de retarder l’encerclement des troupes françaises par les Bavarois. La Division bleue perd 2 600 hommes mais cause à l’adversaire des pertes deux fois supérieures en nombre.
La maison Bourgerie, dite « Maison de la dernière cartouche », est le principal lieu de mémoire des combats qui illustrent les qualités foncières des marsouins et des bigors : discipline, esprit de corps, opiniâtreté au combat, culte de la mission, capacité de mobiliser tous les moyens, jusqu’à la « dernière cartouche ». Bazeilles devient l’acte fondateur et fédérateur de l’esprit et des traditions des TDM. Communément appelé « Bazeilles Fréjus », la commémoration nationale des combats de Bazeilles se déroule chaque année, depuis 1986, au camp colonel Le Cocq du 21 Rima et à Fréjus.
Récits officiel des combats de Bazeilles.
1870, la France est en guerre. Pour la première fois de leur histoire, marsouins et bigors sont groupés dans une même division, la Division de marine. Surnommée la division bleue, elle est
commandée par le général DE VASSOIGNE. Le 31 août, la Division de marine reçoit l’ordre de reprendre le village de Bazeilles, dont l’ennemi vient de s’emparer. La 2ème brigade du général Martin des Pallières, formée des 2ème et 3ème régiments d’infanterie de la marine et de trois batteries du 1er régiment d’artillerie de la marine, lance son attaque et mène un combat acharné dans le village. Elle est bientôt soutenue par la 1ère Brigade, commandée par le général Reboul et composée des 1er et 4ème régiment d’infanterie de la marine. A la tombée de la nuit, Bazeilles est entièrement repris.
Dès l’aube du 1er septembre, le 4ème corps d’armée bavarois contre-attaque, appuyé par une puissante artillerie. Commence alors une lutte farouche, maison par maison, rue par rue. Se battant à un contre dix, éprouvés par la chaleur et la soif, la gorge brûlée par la fumée des incendies, écrasés sous les obus, les marsouins vont à deux reprises chasser l’ennemi du village. Tous témoignent de la même ardeur, du même mépris de la mort.
Mais vers 16h 00, les munitions manquent et les défenseurs sont submergés par le flot ennemi. Quelques officiers et une trentaine de soldats, dont la plupart sont blessés, se retranchent alors dans une auberge, la maison Bourgerie. Pendant quatre heures, ils arrêtent la marche des assaillants et ne succombent qu’à bout de munitions. Telle est la glorieuse épopée de la division bleue, qui lutta jusqu’à la dernière cartouche, et compta, au cours de ces deux tragiques journées, 2600 tués dans ses rangs. Quarante Bazeillais trouvèrent également la mort au cours des combats.
Marsouins.
Jusqu’au second empire, les bâtiments de la flotte de guerre étaient défendus par des troupes spécialisées tandis que les marins devaient s’occuper de la conduite du bateau. En 1856, la Marine créa des formations de "fusiliers-marins" et de canonniers-marins". Fantassins et artilleurs de marine laissèrent donc le service des armes aux matelots ainsi transformés, mais ils n'en continuèrent pas moins à prendre passage à bord de bâtiments pour rejoindre leurs garnisons d'outre-mer.
N'étant plus que des passagers, ils n'aidèrent plus à la manœuvre des agrès comme ils le faisaient auparavant. Alors, par raillerie, les matelots les comparèrent à ces cétacés des grands océans, accoutumés à suivre les bâtiments en dilettantes, et ils les appelèrent "Marsouins".
Bigors.
Appellation donnée par les marins à leurs camarades de l'artillerie de Marine du jour où ces derniers quittent le service des canons du bord au profit des batteries à terre. Alors, fixés à leur rocher, les artilleurs de marine deviennent les "bigorneaux", puis par abréviation, les "bigors". D'autres voient l'origine du surnom dans le commandement de "Bigue dehors !" qui précédait l'ouverture du feu des canons sous sabords.